Qu’est-il advenu du futur ?
Perspectives de Saxo pour le 1er trimestre :
Saxo a publié aujourd’hui ses perspectives pour le 1er trimestre 2024 sur les marchés mondiaux, comprenant des idées de trading sur les actions, les devises, les matières premières et les obligations, ainsi qu’une série de thèmes macroéconomiques centraux ayant un impact sur les portefeuilles des clients.
Au 4e trimestre 2023, Saxo a appelé les investisseurs à prendre une position longue sur les obligations. Les stratèges de la banque ont en effet estimé que l’économie mondiale ne pouvait pas faire face à des rendements réels historiquement élevés, la croissance de la productivité et de la population étant tout simplement insuffisante. Avec un décalage historiquement long par rapport à la politique monétaire, les rendements obligataires élevés en 2023 commencent enfin à se faire sentir et les marchés s’attendent à ce que les banques centrales réduisent leurs taux directeurs en 2024, ce qui modifie la dynamique sous-jacente.
Steen Jakobsen, Chief Investment Officer, commente :
« L’avenir, autrefois radieux, semble aujourd’hui plus sombre que jamais. Les conflits géopolitiques se multiplient, sans solution. Malgré un désir généralisé de changement politique, qui se manifeste par la montée des partis d’extrême gauche et d’extrême droite, la situation demeure inchangée et décevante. En effet, la plupart des programmes politiques ne proposent rien de plus que des versions réchauffées et diluées des propositions de changement passées. Même la vie culturelle est dominée par les répétitions et les rediffusions. Dans l’industrie, la culture et la politique, la productivité a pratiquement disparu. »
Les principaux messages de Saxo pour le 1er trimestre
Actions : De nouveaux extrêmes et des opportunités ambitieuses
- Nous sommes positifs pour les marchés d’actions en Inde, au Mexique, au Brésil et au Vietnam, ainsi que pour les matières premières, la cybersécurité et la défense, car le réarmement, le reshoring et le restockage se poursuivent sans relâche en 2024.
- Mieux vaut rester sous-pondéré dans les mégacapitalisations, car l’engouement pour l’IA a porté la concentration des pondérations de l’indice S&P 500 à un niveau historiquement élevé, ce qui n’est pas tenable. Nous préférons les indices d’actions à pondération égale et privilégions une volatilité minimale et la qualité.
- Nous sous-pondérons les actions japonaises en raison des risques d’appréciation du yen. En revanche, nous sommes favorables aux actions britanniques et européennes en raison de leur valorisation.
Revenu fixe : Les obligations sont sur toutes les lèvres
- L’affaiblissement de la croissance, le ralentissement de l’inflation et un environnement politique incertain formeront un contexte idéal permettant aux obligations de surpasser les autres actifs.
- Les investisseurs obligataires ont la possibilité de s’assurer l’un des rendements les plus élevés depuis plus de dix ans, de sorte qu’il sera difficile pour les titres à revenu fixe d’afficher des rendements négatifs, même si les rendements peuvent encore augmenter légèrement.
- La détérioration de l’activité économique et les taux élevés constituent une menace pour les revenus et les marges des entreprises. Nous privilégions donc la qualité et prévoyons que l’écart des obligations d’entreprises moins bien notées s’élargira sensiblement.
DEVISES : Les devises à haut rendement vont commencer à perdre leur attrait
- L’USD reste à vendre en cas de rallye, l’ampleur dépendant davantage des performances relatives de l’économie américaine que de ses performances absolues. Le JPY et l’or présentent la plus grande marge de progression dans un environnement baissier pour le dollar. L’EUR/USD pourrait atteindre 1,12 au début du 1er trimestre.
- L’USD/JPY restera à vendre en cas de rallye au 1er trimestre. L’EUR/JPY et le GBP/JPY pourraient rester soutenus par l’optimisme de la BCE et de la BoE, tandis que l’AUD/JPY et le NZD/JPY pourraient bénéficier du fait que les carry trades se détournent des États-Unis.
- La faiblesse de l’USD ainsi que les signes d’une reprise timide en Chine pourraient permettre un rebond des monnaies asiatiques.
Matières premières : L’année des métaux
- Les métaux précieux connaîtront un regain de demande dans la perspective d’une baisse du taux des fonds fédéraux et des rendements réels. L’or devrait atteindre un nouveau record, tandis que l’argent pourrait bénéficier d’un coup de pouce supplémentaire de la COP28 et de l’augmentation des dépenses en matière d’énergie renouvelable.
- Le platine connaîtra davantage de déficits et des conditions de marché tendues, avec une reprise probable des positions en ETF, ce qui pourrait faire baisser la décote du platine par rapport à l’or de 250, le rapprochant de la moyenne quinquennale d’environ 750 USD/once.
- Pour le cuivre, dont la tendance est haussière, nous prévoyons un déficit de l’offre en 2024, avec des risques d’approvisionnement croissants à un moment où la demande de métaux pour la transformation verte augmente, en particulier en Chine, et où les sociétés occidentales reconstituent leurs stocks. On optera pour le sous-jacent plutôt que pour les minières de cuivre.
Macro : Qu’est-il advenu du futur ?
- La géopolitique continuera de jouer un rôle majeur dans l’économie et les marchés financiers seront conduits vers un nombre croissant de points chauds à mesure que le monde se fragmente. Le mécontentement des populations dans les pays développés conduit à la montée des partis d’extrême gauche et d’extrême droite.
- La productivité dans les domaines clés du bien-être humain reste décevante, et les réseaux sociaux sont très négatifs pour la société.
- Le premier semestre présente le plus grand risque pour les perspectives économiques, tandis que le second s’accompagne d’un risque politique accru lié aux élections présidentielles américaines, lesquelles façonneront la géopolitique au cours des quatre prochaines années.
La montée du populisme : Les partis d’extrême droite influenceront l’avenir
- Les retombées économiques de la mondialisation et des politiques néolibérales ont donné à de nombreux Européens un sentiment d’insécurité et de vulnérabilité, créant ainsi un environnement propice à la rhétorique populiste.
- Les partis populistes se sont présentés en défenseurs des valeurs traditionnelles et ont exploité les craintes liées à l’immigration, aux changements culturels et à l’érosion de l’identité nationale.
- Les partis traditionnels du centre ont été perçus comme déconnectés et incapables de répondre aux préoccupations des citoyens ordinaires, ce qui a ouvert la voie à l’émergence des partis populistes en tant qu’alternatives “anti-establishment”.
Investir en Chine : Naviguer au 1er trimestre dans un contexte de défis économiques
- Si on en croit les signaux émis par les réunions politiques importantes au 4e trimestre 2023, les priorités politiques de la Chine affichent un manque d’urgence pour les initiatives anticycliques.
- Le troisième plénum du 1e trimestre 2024 sera le test décisif pour l’orientation des stratégies de développement chinoises.
- La technologie, la fabrication de pointe, l’énergie et les métaux verts sont des terrains fertiles pour investir dans la croissance à moyen terme.
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